Certains parents ne sont pas à l'aise de parler de leur situation financière avec leurs enfants. Dans ce cas, les enfants devront faire preuve de beaucoup de patience et de tact pour pouvoir entamer cette conversation difficile avec eux.

Le jour viendra où vous aurez pleinement conscience que vos parents vieillissent. Peut-être parce que vous avez remarqué qu’ils peinent à s’occuper de leurs finances au quotidien, ou qu’ils n’ont plus la capacité de prendre des décisions importantes relativement à leurs circonstances en fin de vie, comme la planification successorale et fiscale. Vous trouverez cela peut-être douloureux à accepter, mais le moment est venu pour vous de prendre votre courage à deux mains et de vous occuper des personnes qui vous ont élevé.

La tâche vous sera facilitée si vos parents acceptent d’emblée votre aide et n’hésitent pas à vous parler de leur situation financière. Cependant, pour de nombreuses personnes, cela ne va pas de soi. Certains parents ne sont pas à l'aise de parler de leur situation financière avec leurs enfants. Dans ce cas, les enfants devront faire preuve de beaucoup de patience et de tact pour pouvoir entamer cette conversation difficile avec eux.

Entamer la conversation

Il vaut mieux donner amplement de temps à vos parents pour s’habituer à l’idée d’avoir leurs finances gérées par un tiers. Vous pourriez briser la glace en parlant d’une situation réelle à laquelle font face vos parents, par exemple, un conflit entre les enfants concernant l’héritage, ou un acte frauduleux commis contre une personne âgée. Vous pouvez aussi parler de votre propre situation financière. Par exemple, vous pouvez leur annoncer que vous êtes en train d’actualiser votre testament, puis enchaîner en leur posant des questions sur leurs propres testaments.

Si vous craignez que parler d’argent cause du malaise entre vos parents et vous, ayez des brins de conversation avec eux à différents moments. Par exemple, vous pourriez leur demander à une occasion s’ils ont des procurations, ou procurations perpétuelles (ou mandats, au Québec), puis, à une autre occasion, s’ils ont fait leurs testaments. Si vous avez des frères ou sœurs, n’hésitez pas à leur demander de partager cette tâche.

Quelle est leur situation financière réelle?

Il est très important d’obtenir le plus de renseignements possible au sujet de la situation financière de vos parents, bien qu’il soit peut-être difficile pour vos parents de vous en parler. Leur revenu de retraite est-il suffisant pour couvrir leurs dépenses et soutenir leur mode de vie? Ont-ils les ressources financières pour faire face à des circonstances imprévisibles ou difficiles, comme le besoin de financer des soins de santé?

Demandez-leur des détails sur leur couverture d’assurance, pas seulement celle prévue à leur contrat d’assurance vie, mais aussi à tout autre contrat d’assurance, comme l’assurance de soins de longue durée. Il est important que quelqu’un dans leur entourage – que ce soit vous, un frère, une sœur ou leur conseiller juridique – sache auprès de quelle compagnie d’assurance ils ont souscrit ces polices et où elles sont conservées, en cas de besoin de présenter une réclamation.

Si vos parents possèdent beaucoup de biens, comme une résidence de vacances ou un portefeuille de placements, ils peuvent ne pas savoir qu’un gain en capital important pourrait être imposable au moment de leur décès. Dans ce cas, un plan successoral, qui pourrait comprendre une ou plusieurs fiducies, pourrait aider à préserver la valeur des biens de la succession.

En outre, assurez-vous que vos parents sont au courant des actes frauduleux commis à l’encontre des personnes âgées. Suggérez-leur de communiquer avec vous lorsqu’un individu ou une société leur demande de l’argent ou leur offre des services.

De quelle manière cette situation affectera-t-elle votre vie?

Lorsque vous aurez obtenu l’information de vos parents, vous aurez une meilleure idée de leur situation et de ce que vous pouvez faire pour les aider, que ce soit de simplement les aider à faire des opérations bancaires quotidiennes ou de les soutenir financièrement.

S’ils vous ont désigné comme liquidateur ou co-liquidateur de succession, vous aurez besoin de savoir où sont conservés les testaments et la clé du coffret de sûreté, le cas échéant. Vous aurez aussi besoin du nom de leur conseiller juridique, de leur comptable, de leur conseiller financier, de leur banquier et d’autres professionnels. Êtes-vous désigné mandataire en ce qui a trait aux affaires financières et aux soins de santé de vos parents? Tous ces documents vous donneront le pouvoir de prendre des décisions en ce qui a trait à leurs finances et leurs soins personnels en leurs noms. Vous aurez également besoin des coordonnées de leur médecin de famille et médecins spécialistes, le cas échéant.

Si vous avez des frères ou sœurs, il serait utile et bénéfique si vos parents vous font part de comment ils veulent que l’héritage soit réparti entre vous tous. De cette manière, toute mésentente ou tout problème entre frères et sœurs peut être résolu sur-le-champ. Vous éviterez ainsi des conflits potentiels après le décès de vos parents.

Une communication ouverte entre vos parents et vous est essentielle pour vous assurer qu’ils sont encore en mesure de s’occuper de leurs finances, et qu’ils ne sont pas dépassés par les questions financières. Plus tôt vous entamerez la conversation, mieux vous serez en mesure de vous préparer pour le moment où vous devrez prendre leur situation en main. Si vous attendez jusqu’à ce qu’ils commencent à avoir des problèmes financiers ou de santé, vous risquez d’être vous-même dépassé par la situation. Si vous abordez ces questions avec vos parents de manière respectueuse et progressive, ils ne verront pas votre implication comme une intrusion, mais comme votre manière de leur montrer que vous vous préoccupez de leur bien-être.

Parfois, il est utile et bénéfique de demander à un tiers neutre et impartial de faciliter la conversation entre les membres de la famille en ce qui a trait aux questions financières. Si vous envisagez d’adopter une telle approche, parlez-en à votre conseiller financier.